Les rapaces, qui sont-ils ?

Avec une vision optimale pour la chasse, un plumage de camouflage, de puissantes serres, un odorat aiguisé et une audition remarquable : qu’ils soient diurnes ou nocturnes, les rapaces nous ont toujours impressionnés par leurs caractéristiques très spécifiques.

De la plus discrète comme la chouette effraie, au plus rapide comme le faucon pèlerin, saviez-vous que nous vivons juste à côté de ces majestueux oiseaux ?

Il est en effet possible de croiser des rapaces tout au long de l’année, car certains sont sédentaires notamment dans la région Auvergne-Rhône-Alpes (l’aigle royal par exemple). D’autres espèces migrent et on les retrouve alors dès l’arrivée des beaux jours jusqu’à l’automne, période pendant laquelle ils vont se reproduire et élever leurs petits.

Alors que certains rapaces vont nicher loin des regards des Hommes, en falaise ou en altitude, d’autres moins farouches peuvent être vus dans les villes et villages, à proximité des habitations… voire dans les bâtiments.

Il n’est donc pas rare de croiser certains rapaces dans les églises, dans les granges, et même parfois sur les balcons !

Chevêche d'Athéna dans un nichoir posé dans un arbre fruitier
Chevêche d’Athéna dans un nichoir ©Joël Vial

Un rapace nichez chez moi, que faire ?

Un rapace peut avoir choisi d’installer son nid près de chez vous, ou dans votre habitation (grange, jardin, voire balcon).

Quelle chance de pouvoir assister « en direct » à l’évolution de la nichée !

Veillez à ne pas déranger les oiseaux, en évitant les allers-retours fréquents, ou les bruits et gestes brusques. Ils pourront ainsi mener à bien leur nidification jusqu’à l’envol des jeunes.

Profitez-en pour inscrire vos données sur www.faune-aura.org pour faire évoluer la connaissance !

Si l’emplacement du nid est gênant (zones de passage, bâti en travaux…) il est important de savoir que selon la loi, la destruction ou l’enlèvement des œufs ou des nids sont interdits pour les espèces intégralement protégées, dont les rapaces font partie. Le déplacement d’un nid et de ses occupants est donc interdit ou nécessite une autorisation officielle.

Si vos travaux ne peuvent attendre, n’hésitez pas à nous contacter pour envisager des solutions afin d’isoler le nid pendant cette période.

Faucon crécerelle – Géraldine Le Duc

Un faucon crécerelle vient nicher dans ma maison

Il n’est pas rare que les faucons crécerelles utilisent le bâti pour nicher. Cette espèce ne construit pas de nid et occupe parfois les bâtiments, à condition que de petits rongeurs soient présents dans le périmètre, notamment des campagnols dont elle est friande.

Ainsi, il arrive que des particuliers accueillent dans leurs jardins des nichées de faucons crécerelles, qui vont principalement utiliser les cavités des maisons pour s’installer.

Les couples se créent à partir du mois de mars, et vous aurez la chance d’observer les parades des mâles !

Après l’accouplement, la ponte se fait à la mi-avril, où la femelle couve 3 à 6 œufs pendant un peu moins d’un mois. Après l’éclosion, les jeunes restent entre 27 et 32 jours au nid, où les parents s’en occuperont jusqu’à l’envol, et encore pendant une trentaine de jours.

Si vous accueillez une nichée de faucon crécerelle et que les fientes vous dérangent, n’hésitez pas à installer une plaque sous le nid ou à poser une bâche au sol.

Faucon crécerelle – Françoise Ledru

Des faucons pèlerins sur un balcon ?

Le faucon pèlerin est présent dans notre région jusqu’à 2000 mètres d’altitude.

Les couples s’installent dès les premiers beaux jours de février et s’accouplent environ 2 à 3 semaines avant la ponte. Ils ne construisent pas de nid mais pondent à même le sol sur une vire ou dans un trou. Mais parfois, il arrive qu’ils préfèrent nicher à proximité des habitations… Le cas est déjà arrivé qu’une personne habitant au 9ème étage d’un immeuble trouve un couple de faucon pèlerin dans sa jardinière ! Bien que rare, ce phénomène peut arriver et dans ce cas, le mot d’ordre est : tranquillité ! La femelle doit se sentir en sécurité pour ne pas quitter son nid, ni pendant l’incubation qui va durer environ 30 jours ni après, pendant l’élevage et le nourrissage des jeunes.

En cas de dérangement, il sera préférable d’attendre la fin de la nidification et l’envol des jeunes, et d’envisager pour l’année suivante l’installation d’un nichoir dans un lieu plus pratique.

Le saviez-vous ? La LPO AuRA délégation Loire a installé depuis 2019 une webcam sur un nichoir artificiel situé au sommet d’une cheminée à Châteauneuf, et une 2ème cette année à Saint-Chamond ! Pour voir les images en direct : https://www.youtube.com/channel/UCjqD8dxYmcquhub9QJXgv6Q

Faucon pèlerin – Orianne Jouvel

J’accueille une effraie des clochers dans ma grange

L’effraie des clochers est une chouette bien connue pour son cri caractéristique, qui lui a autrefois valu mauvaise réputation. Très reconnaissable par son masque facial blanc en forme de cœur, il n’est pas rare de la croiser dans les vieux bâtiments. En effet, l’effraie est cavernicole (elle recherche une cavité pour faire son nid) qui à l’origine pouvait être un trou dans un vieil arbre ou dans une paroi rocheuse ; mais elle s’est adaptée au bâti humain, et vous pourrez alors la croiser dans les vieilles granges, pour peu que ces dernières n’aient pas été fermées !

L’effraie apprécie ainsi la tranquillité et l’obscurité des granges, où elle pourra nicher dès le mois de mars. Si vous avez la chance de l’accueillir, prenez soin de bien laisser votre bâtiment ouvert pour que l’oiseau puisse se déplacer à sa guise pour la recherche de nourriture et l’élevage des petits, qui quitteront le nid 55 jours après l’éclosion.

Effraie des clochers – Anthony Maire